Skip to content
Futurothèque | La boite à outils de FuturoCité

Thématiques

Baromètre de la Culture de la donnée – Edition 2022

Méthodologie

Concrètement, FuturoCité a élaboré un questionnaire organisé en quatre chapitres :

  1. Informations générales : identification de la commune, coordonnées et profil du répondant
  2. Gouvernance de la donnée : profils disponibles au sein de la commune, réalisation d’inventaire ou d’audit, politique de gouvernance des données, centralisation des données, collecte de données, sensibilisation, sécurité, …
  3. Open Data : ouverture à tous des données au format numérique des administrations publiques de manière à pouvoir les réutiliser facilement, que ce soit par les citoyens, les entreprises ou les administrations elles-mêmes
  4. Exploitation des données : tableaux de visualisation, solutions d’aide à la prise de décision, analyse intelligente des données, …

Ce questionnaire numérique a été soumis à l’ensemble des 262 villes et communes wallonnes dès le 18 mai. Concrètement, un e-mail invitant à répondre au questionnaire a été envoyé à tous les directeurs généraux des communes wallonnes. Plusieurs relances par e-mail et par téléphone ont ensuite été effectuées.

Informations générales – taux de participation

Entre le 24 mai et le 15 juillet 2022, 96 communes y ont répondu, soit 37% des villes et communes wallonnes.

Les résultats de cette enquête sont statistiques : il n’est pas possible d’identifier les communes répondantes.

Profils liés au numérique

Plus une commune est grande, plus elle dispose de ressources humaines dont les profils sont liés au numérique.  De manière générale et dans l’ensemble des communes, on constate une augmentation lente mais certaine dans ce type de profils.

Profils liés au numérique au sein des communes

Gouvernance de la donnée

La proportion de communes ayant mis en place une politique de gouvernance des données n’a pas évolué sensiblement. Ce sont principalement les grandes communes qui se démarquent en la matière.

Sécurisation des données

Par rapport à 2018, on note une progression dans la mise en place de dispositifs de sécurisation des données par les communes.

Sécurisation des données

Open Data

Interpellant: de trop nombreuses communes n’ont pas encore intégré les principes de l’open data au point de déclarer ouvrir certaines données alors que celles-ci ne répondent pas aux standards de l’open data.  Parmi les 96 communes répondantes, force est de constater que seules 15 d’entre elles publient effectivement des données selon les principes de l’open data.  Ce résultat (15 communes) est toutefois positif et encourageant car il est en évolution depuis nos précédentes enquêtes.

Ouverture des données non personnelles

Les données publiées en open data le sont principalement sur deux plateformes: le portail Open Data Wallonie Bruxelles et l’outil de cartographie libre d’OpenStreetMap.  La plupart des données publiées en open data le sont dans des formats structurés non propriétaires, ce qui constitue une avancée depuis les précédents baromètres.

Exploitation des données

Trop de communes, pourtant assises sur une mine de données intéressantes, ne valorisent pas encore celles-ci.

Exploitation des données

Pour conclure

En analysant les résultats de notre enquête 2022, nous avons pu constater un prise de conscience progressive de l’intérêt des administrations locales de mieux gouverner leurs données ou leurs politiques numériques. Cette prise de conscience se matérialise par une augmentation progressive (mais encore lente) du nombre de personnes affectées au numérique au sein des communes.
Mais dans les faits, cela ne se marque pas encore vraiment par des résultats tangibles, puisque les métriques en termes de gestion des données (inventaire, audit, gouvernance documentée) sont à peine plus élevés qu’en 2020.

Par contre, une nette progression est à noter en matière de sécurisation des données de l’administration, puisque tous les indicateurs sont à la hausse. En particulier, le nombre de communes ayant formalisé une politique de sécurité par écrit a doublé en 2 ans. Les exemples de piratage des administrations communales de Colfontaine (2019), Floreffe et Liège (2021), largement relayés dans la presse, doivent inciter les communes à mettre en place sans tarder des dispositifs de sécurisation de leurs données.

Concernant l’ouverture des données publiques, de plus en plus de communes commencent à en intégrer les enjeux (et opportunités). Cela se traduit par une forte augmentation du nombre de communes qui publient certains jeux de données sur un portail Open Data (généralement ODWB.be) ou sur OpenStreetMap. Le nombre de jeux de données publiés par des administrations locales en Open Data a d’ailleurs pratiquement doublé en 2 ans.
Il reste cependant encore beaucoup d’administrations (24%) qui considèrent l’Open Data comme une contrainte. Ceci s’explique par le manque de personnel – et donc de temps et de compétences pour pouvoir s’atteler à cette tâche. Il subsiste également encore beaucoup (trop) de communes qui ne comprennent bien pas de quoi il s’agit, puisque sur 96 communes répondantes, 37 ont affirmé ouvrir certaines de leurs données, alors que celles-ci ne respectent aucunement les principes de l’Open Data.

Enfin, on peut noter que, si les communes sont assises sur une mine de données intéressantes pour le fonctionnement ou leur communication interne et externe, ces données ne sont malheureusement que trop peu souvent valorisées. Il est à noter que la Région a lancé et va lancer plusieurs Appels à Projets spécifiques permettant d’initier des projets exploitant les données des administrations pour améliorer les politiques publiques (Appels à projets Territoire Intelligent, Start IA, Tremplin IA, …).

Du côté des demandes des fonctionnaires, elles sont toujours sensiblement les mêmes, d’année en année : plus de formations, de documents types et marches à suivre et une sensibilisation du personnel et des autorités.

En conclusion, nous pouvons affirmer qu’une certaine culture de la donnée est en train de s’installer doucement dans les villes et communes wallonnes, même si cette progression est encore timide par endroits. Le plus souvent par absence de conscience politique, mais aussi par manque de moyens, humains et financiers, alloués à ce domaine. Pourtant le numérique constitue une lame de fond qui change et changera encore longtemps et en profondeur la manière de gouverner nos territoires. Il est donc important pour chacun – mandataire ou fonctionnaire – d’en prendre conscience et de ne pas se laisser submerger par cette vague.
Si les plus grandes communes ont pris le train du numérique et des nouvelles technologies, le défi pour les mois et années à venir consistera à raccrocher les plus petites communes à ce train numérique, en les éveillant d’abord à cette culture et en les formant aux nouveaux outils ou en les accompagnant dans l’opérationnalisation de projets tels que la mise en production de l’Open Data dans leurs territoires ou la valorisation de leurs gisements de données pour augmenter l’efficience de leurs politiques publiques, ou pour améliorer l’expérience utilisateur des usagers de leurs territoires.

Cela ne se fera pas sans un soutien du politique, à différents niveaux. A ce sujet, nous insistons encore et toujours sur la nécessité de voir l’Open Data Directive européenne transposée en un décret wallon applicable aux villes et communes wallonnes.
Notre souhait pour les communes wallonnes est de pouvoir observer, d’ici 5 ans :

  • Une culture généralisée de la donnée, de l’ouverture et des enjeux associés ;
  • Des données ouvertes de qualité, diversifiées et pertinentes pour au moins 1 commune sur 3 ;
  • Des compétences certaines et des outils performants de traitement des données ;
  • Une standardisation et une cohérence dans les démarches ;
  • De nombreux nouveaux services aux citoyens développés sur base de ces données ouvertes, et qui respectent la charte pour le développement d’applications mobiles multiservices et ouvertes de Digital Wallonia.

Force est de constater qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Afin d’aider nos communes à atteindre ces objectifs, FuturoCité a, entre autres, mis en place un programme de formations à l’Open Data, « Ouvrir ma ville » dont l’édition 2022 démarre en octobre et pour laquelle les inscriptions sont encore ouvertes.  Ce programme a pour objectif de de conseiller et d’accompagner (d’un point de vue stratégique et méthodologique) les villes, communes et autres administrations wallonnes dans leurs lancement d’une politique publique de la donnée.

Nous avons également mis sur pieds un groupe de travail visant à mutualiser les efforts des administrations wallonnes voulant ouvrir certaines de leurs données territoriales. Avec une vingtaine de communes et quelques intervenants externes (SPW, invités thématiques), nous construisons des standards afin de permettre une publication plus simple et plus efficace des données, et une plus grand réutilisabilité de celles-ci. Nous publierons cet automne 5 premiers schémas décrivant des standards de données considérés comme prioritaires. Avec, pour chacun d’eux, une fiche explicative, un validateur et des exemples de réutilisation.

Enfin, pour les communes désireuses de se lancer dans une démarche d’ouverture de leurs données – par exemple pour pouvoir bénéficier gratuitement des services proposés par l’application Wallonie en Poche – mais ne disposant pas de suffisamment de données territoriales de qualité, nous pouvons pallier ce problème en organisant avec elles un challenge Databusters sur leur territoire. Il s’agit d’une manière ludique d’impliquer leurs citoyens dans la gestion de leur cité, pour leur bénéfice direct.