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Baromètre de la Culture de la donnée – Édition 2024

A. Préambule

Dans cette enquête, le terme « donnée » fait référence à l’ensemble des informations numériques. Pour les communes, cela englobe des chiffres et des informations relatives à divers secteurs, tels que la population, la mobilité, les infrastructures et l’environnement.

B. Méthodologie

FuturoCité a conçu un questionnaire structuré en plusieurs chapitres :

  • La gouvernance
  • La collecte
  • La sécurité
  • La publication en Open Data
  • L’intelligence artificielle

Ce questionnaire numérique a été soumis à l’ensemble des 262 villes et communes wallonnes entre le 28 mai et le 15 juillet 2024. Dans un premier temps, des e-mails ont été adressés à tous les directeurs généraux des communes, suivis d’une invitation aux agents communaux. Une relance téléphonique a également été effectuée pour encourager les réponses.

C. Analyse : état des lieux de la situation actuelle

  • Introduction

Dans cette section, nous présenterons une analyse des éléments clés du baromètre 2024. Vous y découvrirez des exemples significatifs, des conseils pratiques et des témoignages d’acteurs déjà engagés dans l’Open Data. De plus, nous vous fournirons des graphiques exclusifs qui ne figurent pas dans notre dépliant. Cette partie vous offrira également une série de recommandations visant à faciliter votre démarche d’initiation à l’Open Data.

  • Analyse des résultats

En 2024, notre enquête révèle que, parmi les 73 communes répondantes, seules 18 % d’entre elles publient des données en Open Data.

Malgré la connaissance du Décret Open Data, encore trop peu de communes se projettent et envisagent d’ouvrir leurs données, comme l’indiquent les graphiques suivants.

Nous avons également identifié un manque de conscience des impacts positifs, tant pour les communes que pour les citoyens, liés à l’ouverture des données, comme le montre ce graphique.

Pour les répondants qui estiment que leur expérience en Open Data a eu des impacts positifs (7), les principaux bénéfices incluent une meilleure transparence envers les citoyens, la création ou l’amélioration de visualisations de données, ainsi que la valorisation du travail accompli par la commune et ses agents.

Pour Bernard Lechanteur, conseiller en organisation à la ville de Liège, l’un des impacts positifs majeurs est la transparence que permet l’Open Data. Il l’illustre avec « le plan Canopé », qui vise à augmenter le patrimoine arboré de la ville de Liège par la plantation de 8 000 arbres en domaine public et de 16 000 arbres en domaine privé à l’horizon 2030 (2024).

Selon lui, la publication de l’évolution de cet objectif, grâce aux données sur l’évolution annuelle du nombre d’arbres plantés, garantit une transparence et une fiabilité accrues des citoyens envers les politiques et leurs promesses (Ibid.).

D. Conseils pratiques et recommandations

Comment les villes et communes peuvent elles concrètement améliorer la culture de la donnée et ainsi publier en Open Data ?

Pour commencer, il est essentiel de disposer de données à publier en Open Data, ce qui implique la collecte de données structurées. Mais qu’est-ce que cela signifie ?

« Les données structurées sont des informations préparées dans un format spécifique, standardisé et précis, ce qui les rend facilement accessibles. L’un des principaux avantages des données structurées est leur facilité de recherche et d’organisation, ce qui simplifie également leur analyse grâce à un ensemble de données bien organisé et propre. » (Voxco. (2023). Données structurées et non structurées : 7 différences clés. https://www.voxco.com/fr/blog/donnees-structurees-et-non-structurees-7-differences-cles/)

À titre d’exemple, voici comment les communes participantes au baromètre obtiennent des données structurées.

Note importante : La majorité des répondants indiquent utiliser des formulaires papier. Toutefois, à l’ère de la digitalisation, il est impératif de réduire l’utilisation de données papier, qui sont souvent volatiles. Si cela demeure nécessaire par obligation, il est essentiel de s’assurer qu’une copie numérique soit réalisée.

En ce qui concerne les thématiques à privilégier pour la publication en Open Data, de nombreuses catégories sont déjà disponibles sur ODWB. Il est conseillé de s’en inspirer. Lorsqu’on interroge les répondants sur les thématiques des données qu’ils collectent de manière structurée, les thèmes suivants sont les plus fréquemment mentionnés :

Voici un exemple de projet d’utilisation de l’Open Data en France.

Ensuite, les données récoltées doivent être stockées. Une bonne pratique consiste à centraliser ces données.

« La centralisation des données est le processus de consolidation des informations provenant de plusieurs sources en un emplacement unique, généralement une base de données, un entrepôt de données cloud ou un lac de données. Cela rend les données plus accessibles et plus sécurisées, tout en contribuant à établir une source unique de vérité pour une meilleure prise de décision » (Astera. (n.d.). Data centralization. https://www.astera.com/fr/type/blog/data-centralization/).

À la question « Où sont centralisées vos données ? », 38 % des répondants ont indiqué ne pas centraliser leurs données du tout. En revanche, 34 % déclarent centraliser leurs informations dans une base de données. Les autres centralisent leurs données soit via une plateforme collaborative, soit dans un tableur récapitulatif, soit dans un ou plusieurs systèmes de gestion de la relation client (CRM).

Comme les 18 % des communes répondantes qui ouvrent leurs données, vous êtes désormais prêt à publier en Open Data.

Cependant, il est important de respecter certains critères lors de la publication de ces données :

  • Qualité : Les données doivent être de haute qualité, exemptes d’erreurs et facilement compréhensibles.
  • Fiabilité : Les données doivent provenir d’une source fiable et vérifiable.
  • Documentation : Les métadonnées et les descriptions des données doivent être fournies pour aider les utilisateurs à comprendre leur contexte et leur utilisation appropriée.
  • Confidentialité : Les données sensibles doivent être correctement protégées et anonymisées afin de préserver la vie privée des individus.
  • Uniformité : Les catégories de données publiées doivent être cohérentes et alignées avec celles d’autres institutions ou communes.

Dans le cadre de notre enquête, les communes qui publient en Open Data semblent respecter ces différents critères de manière satisfaisante.

De nombreuses ressources sont disponibles pour vous aider à respecter ces critères, notamment :

Une fois les données publiées, il est essentiel de les maintenir à jour. Ce processus peut être automatisé grâce à des appels API pour les communes disposant de compétences techniques plus avancées, ou réalisé manuellement par l’importation de fichiers plats (XLSX, CSV).

Selon notre enquête, seulement 31 % des communes qui publient en Open Data le font de manière automatique.

Une fois la donnée de qualité publiée, elle est prête à être exploitée.

Souvent, les contributeurs de l’Open Data sont également les premiers utilisateurs de ces données.

L’une des manières les plus accessibles d’exploiter ces informations est la datavisualisation. Dans un contexte où les organismes publics sont inondés de données et cherchent à les rendre accessibles, la datavisualisation permet de transformer ces informations en outils concrets. Elle aide ainsi divers publics (citoyens, décideurs, etc.) à interpréter, dialoguer, prendre des décisions et anticiper les évolutions à venir.

Bien que la datavisualisation ne remplace pas les données brutes, elle leur apporte un éclairage en leur conférant un sens et en les plaçant dans une perspective plus large. Elle joue également un rôle clé dans l’appropriation des données ouvertes par les citoyens, leur permettant de mieux appréhender des sujets complexes et même de changer des comportements (OpenData France. (n.d.). Les enjeux de la datavisualisation pour les collectivités. https://opendatafrance.gitbook.io/editorialisation-des-donnees-publiques/definition-contexte-et-enjeux-de-la-datavisualisation/les-enjeux-de-la-datavisualisation-pour-les-collectivites).

Dans notre baromètre, 38 % des communes qui publient en Open Data proposent des visualisations de données, permettant ainsi d’illustrer les avancées politiques au grand public. À la question « Les communes proposent elles des datavisualisations accessibles et compréhensibles par le grand public, illustrant de manière claire et pertinente les avancées des politiques publiques ?« , voici les résultats :

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce domaine, voici un exemple concret : Construire des tableaux de bord dynamiques au service de l’Open Data et de la collectivité. Cet article présente des informations intéressantes à ce sujet. En Belgique, la ville de Namur est l’une des plus avancées en la matière : Observatoire de la mobilité de Namur.

E. Conclusion

En conclusion, il est essentiel que les communes soient accompagnées par une politique de gouvernance des données claire tout au long du processus de publication en Open Data.

La gouvernance des données englobe l’ensemble des pratiques visant à garantir la protection, la confidentialité, l’intégrité, l’accessibilité et l’utilisation efficace des données. Cela inclut les actions à entreprendre, les procédures à respecter et les outils technologiques nécessaires à sa mise en œuvre durant l’ensemble du cycle de vie des données.

À titre d’exemple, pour Bernard Lechanteur, une bonne gouvernance des données pour la ville de Liège repose avant tout sur la traçabilité et la souveraineté des données (2024).

Il faut distinguer les données dont la Ville a la maîtrise et la gestion sur son territoire de celles proposées par d’autres acteurs, tout en restant attentif à la provenance de ces données. Ensuite, une autre forme de gouvernance intervient dans le catalogue de données proposé. Il est important de privilégier la qualité des jeux de données à la quantité, ce qui demande une certaine rigueur (Ibid.).

Malheureusement, parmi les villes et communes qui ont répondu à notre enquête, seulement 32 % déclarent disposer d’une politique de gouvernance claire en matière de gestion des données. À la question « Les communes ont elles mis en place une politique de gouvernance des données (règles, schéma, budget, contrôle, …) ?« , les répondants affirment que :

Cette tendance se renforce également parmi les communes de petite taille.

Enfin, un des facteurs expliquant pourquoi de nombreuses villes et communes ne publient pas encore en Open Data est le manque de ressources humaines qualifiées et dédiées, tant pour la gestion des données que pour leur publication. Cela est illustré par les deux graphiques suivants :

Baromètre – Édition 2024